Les FDS redéfinissent leur stratégie… Une manœuvre pour éviter une escalade turque ?

2025.07.30 - 11:27
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 Le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a récemment réaffirmé son attachement à l’unité territoriale de la Syrie et à l’importance du retour des institutions de l’État dans la région de la Jazira, en se référant à l’accord du 10 mars 2025 signé avec le gouvernement syrien. Ces déclarations coïncident avec un ton plus modéré dans les discours des FDS, notamment après les affrontements à Soueïda, soulevant des interrogations sur une possible nouvelle stratégie ou une tentative d’éviter une escalade militaire turque.

Différer les points de friction et insister sur l’unité

Dans une interview télévisée, Abdi a affirmé que les FDS reconnaissaient l’unité du territoire syrien et appelaient à une gouvernance décentralisée, tout en reconnaissant la langue kurde dans les zones majoritairement kurdes. Toutefois, aucun mécanisme clair d’intégration des forces FDS dans l’armée syrienne n’a été présenté, une question particulièrement sensible et non résolue.

Abdi a souligné que certaines factions des FDS exigent des garanties avant d’accepter cette intégration, notamment après les récents développements à Soueïda et sur le littoral, ce qui souligne des tensions sécuritaires persistantes malgré les discours officiels.

Mouvements turcs et diplomatie active

Sur le plan externe, la Turquie a récemment intensifié ses efforts diplomatiques et militaires. Le ministre turc de la Défense, Yaşar Güler, a rencontré l’envoyé américain Thomas Barak pour obtenir un soutien des États-Unis à des opérations en Syrie. Des informations ont fuité sur la livraison par Ankara d’équipements militaires à Damas, illustrant une gestion multidimensionnelle du dossier syrien.

La Turquie redoute les mouvements du PKK entre l’Irak et la Syrie, surtout après que ce dernier a annoncé son intention de déposer les armes, ce qui pourrait compliquer la pression qu’elle exerce sur les FDS et le gouvernement syrien.

Entre paroles et réalités du terrain

Malgré les déclarations des FDS sur leur engagement à l’unité nationale, la réalité sur le terrain est contrastée. Les forces FDS poursuivent la construction de fortifications dans la campagne d’Alep-Est et soutiennent des factions locales à Soueïda, qui s’opposent au retour du pouvoir central. Par ailleurs, elles cherchent à rallier des chefs tribaux à Hassaké et Deir ez-Zor pour consolider leur administration autonome, bien que l’usage de ce terme ait été atténué officiellement.

Cela révèle une posture ambivalente : d’un côté le dialogue, de l’autre le maintien d’un pouvoir militaire autonome, ce qui complique davantage la situation syrienne.

Motivations politiques et militaires derrière l’apaisement apparent

Il semble que les FDS cherchent à préserver leurs acquis tout en évitant un affrontement turc, qui pourrait être limité mais destructeur. Elles tentent d’échapper à une confrontation directe avec Ankara et Damas, surtout face à leur coordination croissante. D’où une série de concessions politiques destinées à prévenir tout danger imminent.

Conclusion

Les récentes déclarations de Mazloum Abdi sur l’unité syrienne et le retour des institutions étatiques s’inscrivent probablement dans une stratégie tactique des FDS visant à apparaître ouvertes au dialogue politique, éviter une escalade militaire turque, tout en conservant leur influence militaire et administrative. Reste que plusieurs dossiers majeurs, dont l’intégration militaire des FDS, demeurent sans solution claire.

 

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