Retard dans la Restauration des Relations Diplomatiques entre la Syrie et le Royaume-Uni : Causes et Défis

2025.07.30 - 11:24
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 Malgré les annonces officielles sur la restauration des relations diplomatiques entre la Syrie et le Royaume-Uni, les progrès concrets restent extrêmement lents. Les ambassades sont toujours fermées, et aucun ambassadeur n’a encore été échangé, ce qui soulève des doutes quant à la détermination de Londres. L’ambassade syrienne à Londres est fermée depuis 2012, arborant un aspect abandonné, tandis que le Royaume-Uni n’a pas annoncé de date pour la réouverture de sa propre ambassade à Damas.

Ce blocage coïncide avec des réticences logistiques et politiques britanniques qui freinent le processus de normalisation. Londres privilégie des canaux de communication indirects et évite tout dialogue direct avec le nouveau gouvernement syrien. Parallèlement, d’autres pays progressent plus rapidement vers Damas, reléguant le Royaume-Uni derrière ses voisins européens.

Raisons du retard et prudence britannique
Selon des sources informées, la réouverture de l’ambassade britannique à Damas est retardée pour plusieurs raisons : le bâtiment est en ruine après des années d’inactivité, et des préoccupations sécuritaires persistent, notamment suite aux affrontements dans des zones comme le littoral syrien ou Sweida. Ces développements renforcent la prudence occidentale, face à une stabilité régionale fragile.

Des experts expliquent que le Royaume-Uni cherche à concilier son souhait d’influencer la transition syrienne et son désir de maintenir une distance politique avec le nouveau régime. Bien que Londres ait levé certaines sanctions envers Damas ces derniers mois, ses actions concrètes tardent à se matérialiser.

Rôle diplomatique indirect
La représentante spéciale du Royaume-Uni pour la Syrie, Ann Snow, joue un rôle central via des canaux diplomatiques discrets. Elle fut la première diplomate occidentale à se rendre à Damas après le changement de régime en décembre. Grâce à ses liens étroits et à ses visites régulières, elle aurait convaincu Londres de lever les sanctions et de maintenir un dialogue.

Ann Snow supervise également les programmes d’aide britannique dans le nord-ouest de la Syrie et participe à des rencontres avec la diaspora syrienne au Royaume-Uni, communauté considérée comme soutien important pour l’administration transitionnelle syrienne.

“Inter‑Medit” et manque de transparence
L’organisation britannique Inter‑Medit gère les négociations avec le gouvernement syrien depuis 2015. Elle est critiquée au Parlement pour son mode de fonctionnement secret et son refus de divulguer publiquement les détails de ses rencontres, invoquant la confidentialité. Certains députés considèrent cette approche comme contraire au principe de transparence dans un dossier aussi sensible.

Parmi les personnalités liées à l’organisation figure Jonathan Powell, qui a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères à Davos en début d’année, avant d’être nommé Conseiller britannique à la sécurité nationale.

Exigences locales et frustration de la diaspora
L’absence d’une ambassade fonctionnelle impacte les processus administratifs pour la communauté syrienne au Royaume-Uni, notamment pour la légalisation de documents. L’architecte syrienne basée à Londres, Raneem Al‑Weir, raconte comment elle et sa sœur ont dû envoyer leurs documents à Paris, où ils ont été perdus.

Al‑Weir estime qu’une mission diplomatique britannique à Damas est indispensable pour assurer la protection des citoyens britanniques impliqués dans la reconstruction et la gestion administrative en Syrie.

Conclusion
Malgré les déclarations officielles du Royaume-Uni sur le rétablissement des relations avec Damas, les obstacles sécuritaires, politiques et logistiques retardent toujours une représentation diplomatique complète. Londres semble privilégier une diplomatie indirecte pour éviter un dialogue direct avec le gouvernement syrien. Ce positionnement ambigu pose d’importants défis pour l’avenir des relations entre les deux pays, tandis que la diaspora syrienne britannique multiplie les appels pour la réouverture des ambassades et la reprise d’un travail diplomatique actif.

 

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